B/5 : Tu seras un homme, mon fils
- Tiens ! Qu’est ce que tu fais là toi, le chat ?
- C’est pas un chat mon chéri, c’est une chatte.
- Maaaou !
- Ah-bon c’est une chatte, si tu le dis… Mais ça m’explique pas ce qu’elle fait là.
- Je l’ai trouvée ce matin sur le palier. Elle était morte de faim pauvre petite Souris.
- Comment tu sais qu’elle s’appelle Souris ?
- Ben parce que c’est moi qui l’ai baptisée, tiens ! D’après madame Greluche son vrai nom c’est Zinzin, mais ça va pas du tout pour une chatte. On peut la garder mon chéri ? Dis-moi que je pourrai la garder. Je t’en prie chéri,. Regarde comme elle est affectueuse.
- Bof, si t’y tiens ça me dérange pas, j’aime bien les chats.
- T’as entendu pépère, Souris ? Il est d’accord pour qu’on te garde. Qu’est ce qu’on dit à son pépère ?
- …
- Rhooo, tu pourrais remercier pépère quand même. Excuse-la Gérard, lui faut le temps de s’habituer à toi.
- Laisse, c’est pas grave. Bon ! Où il est Claude ?
- Je sais pas je le vois pas. Il est pas dans sa chambre ?
- Ah, Angèle ! Tu saurais pas où est passé ton frère ?
- Claude ? Il est descendu raccompagner Irène.
- Rha, va lui dire de remonter, son père voudrait lui parler.
- Il va l’engueuler ?
- J’ai dit : Il voudrait lui parler. J’ai pas parlé d’autre chose.
- Claude, faut vraiment que je rentre, t’as vu l’heure ?
- Oh, reste encore un peu Irène. Je voudrais jamais te quitter.
- Moi non plus, Claude, mais faut quand même que je me décide à rentrer un jour.
- Bonsoir les jeunes ! Vous êtes encore dehors à cette heure-ci ?
C’est pas le couvre-feu pour vous ?
- Bonsoir madame Greluche !
* De quoi elle se mêle, elle ? *
- Encore un baiser langoureux et puis un passionné et puis un amoureux, et puis...
- Tu y as pris goût on dirait ?
- Je m’en lasse pas, tu veux dire.
- Ouais-ben calmos, vous deux ! Claude faut que tu rentres tout de suite.
- Ah-ouais ? Et pourquoi ? T’es jalouse ? Ca t’emmerde qu’on soit amoureux alors que toi t’as personne ?
- Pfff, j’en ai rien à foutre. Si je voulais, j’aurais déjà quelqu’un. Je saute pas sur le premier mec en short moi ! En tous cas t’as intérêt à te grouiller, y a papa qui veut te parler.
- Claude je vais te laisser. On se voit demain en classe de toute façon.
- Gna-gna-gna…on se voit demain en classe de toute façon… ça y est, elle t’a mis le grappin dessus. T’aurais pu en choisir une mieux, t’as de ces goûts !
- Je parle pas aux jalouses.
- CHUIS PAS JALOUSE ! Combien de fois faudra te le dire ? Jalouse de quoi d’abord ? T’as vu l’allure qu’elle se paye ta Irène ?
- T’es jalouse ! Tu ferais mieux de l’avouer.
- Je parle pas aux cons.
- Moi je monte à pied, ça va plus vite. T’aurais mieux fait de faire pareil.
Tu vas te faire engueuler, tu l’auras cherché !
* Décidément c’est la soirée… *
- Heu, p’pa… ça y est Claude est rentré.
* Mmmais, z’ont pas bientôt fini de s’embrasser dans tous les coins ? C’est pas juste : les moches, les vieux… Et moi alors ? Je l’aurai quand mon baiser langoureux ? J’en ai marre d’attendre ! *
- Je vais devoir y aller. Qu’est ce que je vais bien pouvoir lui dire ?
- Tu trouveras Gérard, je te fais confiance.
- J’aimerais avoir ton optimisme. C’est quand même gênant, nan ? Tu préfères pas lui parler toi ? T’as plus de facilités que moi pour ce genre de choses.
- Gérard mon chéri, c’est pas mon rôle, c’est au père de parler à son fils.
- Oui mais alors, un petit dernier pour me donner du courage.
- Claude, faut qu’on discute tous les deux.
- Peux pas, je fais mes devoirs.
- C’est pas le moment de faire les devoirs ! Les devoirs c’est tout de suite en rentrant de l’école, tu devrais le savoir depuis le temps.
- Oui mais il me reste juste un exercice de maths, on a contrôle demain.
- Y A PAS DE OUI MAIS ! FAUT QU’ON PARLE !
- Rho c’est pas urgent, je peux peut-être finir mon devoir avant ?
- NON C’EST MAINTENANT, PAS DANS UNE HEURE !
- Ouais, ça chauffe ! Qu’est ce qu’il va lui mettre, c’est bien fait !
- Angèle au lieu de te réjouir, tu ferais mieux d’aller ouvrir. Ca doit être madame Greluche pour Marion, je vais préparer la petite.
- Bon ça va. Qu’est ce que t’as à me dire ?
- Heu… ben…
* Je commence par quoi, moi ? *
* Ah oui… *
- Qu’est ce que j’apprends ? T’embrasses Irène langoureusement ?
- Ben oui, c’est de notre âge, nan ?
- T’es amoureux d’elle ou c’était juste pour faire comme les autres ?
- Mais papa, je l’aime !
- C’est bien ce que je pensais. Tu l’aimes… tu l’aimes à quel point ?
- C’est bien simple : Je suis fou d’elle.
- Et… tu comptes aller plus loin ?
- Je comprends pas. Aller où ?
- Ben… y a un lit double dans notre chambre, je te rappelle. Mais t’en es peut-être pas encore là ?
- Tu veux dire… tu veux dire que tu serais d’accord pour…
- Nan, j’ai rien dit. Mais au cas où… t’as des préservatifs au moins ? S’agirait pas de compromettre tes études.
- Heu… les préservatifs ça s’achète où ?
- T’inquiète, je t’en donnerai. Doit m’en rester dans ma commode. Mais n’en parle pas à ta mère surtout, elle serait peut-être pas tout à fait d’accord. Je suis fier de toi mon garçon, t’es un véritable séducteur. Tiens, ça me rappelle ma jeunesse quand j’ai rencontré ta mère.
- T’as couché avant d’être marié ?
- Nan rien à faire, elle voulait pas. Mais t’auras peut-être plus de chance avec Irène. Tout ça reste entre nous, bien sûr.
- Bien sûr ! Merci papa, t’es vraiment cool.