L/7 : Ca va changer !
- Vous z’êtes core lànedans, Edith ? Qu’est ce que vous fichez donc ?
Ca fait un moment que vous z’y êtes !
- Une minute, belle-maman. Je sors de mon bain et je vous laisse la place.
- Merci, ma fille !
- Mais-heu… qu’est ce que vous faites belle-maman ?
- Voyez bien ! Je nettoye la cuvette !
- Et c’est pour faire ça que ça pressait ?! Pouviez pas attendre la fin de mon bain ?
- Ah-ben-nan hein ! Le nettoyage ça peut pas attendre.
Autrement c’est tout encrassé, on a du mal à les ravoir.
- Mais je les aurais nettoyées, les toilettes !
- Tsst, tsst, on dit ça… et après, on oublie. Là on est sûr que c’est fait !
- Vous savez vraiment pas quoi inventer pour faire suer, vous !
- De quoi vous-vous plaignez Edith ? Elles sont prop’ nan ? Regardez !
Moi ch’fais ce que ch’peux pour vous aider, mais si vous préférez que
j’reste sur mon canapé….
- C’est ça, retournez sur votre canapé et… restez y !
- Au fait, belle-maman ?... Vous repartez quand ?
- Aaah, je l’attendais ! Ch’partirai… en même temps que vous.
Vous me ferez bien une petite place dans votre voiture.
- N’est ce pas mon petit Gérard ?
Tu me garderas bien une p’tite place à côté de toi dans ta voiture ?
_ Ooooh alors, là !... Tu vois ça avec Edith.
Moi je veux surtout pas m’en mêler, je pars au travail !
- Qui s’passe m’man ? T’as l’air contrariée.
- Il se passe que mémé a décidé qu’on allait l’avoir sur le dos jusqu’à la dernière minute.
Tu vois comme ça va être pratique pour faire les cartons et tout ça.
- Non-mais attends ! C’est pas à elle de décider, quand même !
Vous n’avez qu’à la fiche dehors.
- Tu parles bien ! N’oublie pas qu’elle vient de consentir
un gros effort en finançant les études de ton frère.
- Mouais… à part à Claude et à mémé, je vois pas à qui ça profite, ce gros effort.
Pourquoi t’as accepté, aussi ?
- Mais parce que… pour l’avenir de Claude, voyons !
Si c’était pour toi, j’aurais accepté tout pareil.
- Mais moi, je m’en tape si j’y vais pas à l’université !
- Hé-bien t’as tort ! Qu’est ce que tu voudrais, Lola ?
Finir femme au foyer, comme moi ?
- Ben quoi ? C’est pas si mal femme au foyer.
Tu gères ton temps comme tu veux, t’as personne sur le dos à te faire chier.
- Ca c’est ce que tu crois ! Et puis, passer sa vie à attendre… le retour des enfants, le retour du mari… tout compter, tout calculer pour arriver à boucler le budget. Tu crois que c’est la belle vie ? Je t’assure que si c’était à refaire…
- Allez, file à l’école ! S’agirait pas de te mettre en retard. Et tâche de bien travailler.
- Quand est ce qu’on mange ?
- On mangera… quand ça sera prêt ! Si vous êtes pressée, y a encore des restes dans le frigo.
- Midi et demie ! Vous le faites exprès ?
- C’est un monde, ça ! On peut jamais manger à l’heure ici !
- Moi, y a autre chose que je digère mal.
- Je vois ce que c’est ! Tous les prétextes sont bons pour me contrarier.
Plus tard…
- Allez, salut, j’y go !
- Tes valises sont faites ?
- Et toi, Gérard ? Il t’embrasse pas ?
C’est ton avenir que tu joues en ce moment, ne l’oublie pas.
- Pff, on croirait entendre papa !
- Oh, je peux attendre un peu... Vous me direz quand vous serez prête Edith.
- C’est ça ! Quand je serai prête, je manquerai pas de vous le faire savoir.
- Heu… belle-maman, voyez pas que je suis occupée, là ?
Vous le savez pourtant que moi, c’est midi-midi !
Si chuis décalée, je digère mal.
- Beuh… quoi donc ?
- Je me comprends !
Maintenant, si vous permettez,
j’aimerais pouvoir finir ce que j’ai commencé sans spectateur.
BON ! Je vais le servir, moi le repas !
- Ah-mais, en voilà une idée qu’elle est bonne !
Et… belle-maman ! N’oubliez pas le sel !
- Pfff !
- Voilà ! J’ai appelé le taxi, les valises sont bouclées, y a plus qu’à…
- T’y QUOI ??
- J’y go ! J’y vais, quoi ! Je pars à l’université.
- Ouais-ouais ! J’ai tout ce qui faut, t’inquiète !
- Bon ben… salut fiston, tâche de bien travailler.
Heu… t’as pensé à embrasser ta mère ?
- C’est fait !
- Tu le vois bien !
- Tsst ! T’es trop gentil, mon Gérard ! Tout le monde en profite.
Mais ça va changer, tu peux me croire. CA VA CHANGER !!