L/4 : A qui perd gagne
- Si tu me demandes mon avis, Gérard… moi je trouve qu’il faut
vraiment un cœur de pierre pour pousser son petit-fils à trahir sa mère.
Mais réjouissez-vous belle-maman, vous avez gagné : j’accepte.
C’était pas la peine de mêler Claude à tout ça. Ma décision était déjà prise.
Quelle mère ne ferait pas passer le bonheur de son fils avant le sien ?
A part… vous !
- Mais laissez-moi quand même vous dire, que je trouve vos combines discutables.
- T’appelles ça des combines discutables, toi ? Dégueulasses, tu veux dire !
- Angèle ! Qu’est ce que tu fais ?
- Je sors de table. J’ai plus faim !
- TU RESTES A TABLE !! Tu sortiras quand on te le dira.
- Permettez ? J’ai peut-être aussi mon mot à dire.
Pas question que tu te sacrifies pour moi, maman.
J’en mourrai pas de pas faire d’études.
- Chgroumpf ! M’enfin Claude ! Tu penches pas che que tu dis ?
L’U-NI-VER-CHI-TE, mon grand. Réfléchis !
- M’appelle pas mon grand. T’es pas ma mère ! Et comme je dis : j’en mourrai pas.
- Bien sûr , t’en mourrais pas, mon grand. Mais tu serais très malheureux.
Moi non plus, j’en mourrai pas de vivre là-bas.
Tâche de nous ramener un beau diplôme. Qu’au moins ça serve à quelque chose.
- Hé-ben voilà, tout s’arrange !
C’était bien la peine de faire tant de chichis.
- A votre place, belle-maman, j’essayerais de me faire oublier.
Rien ne dit que vous ne regretterez pas… votre geste désintéressé.
- Heu… qu’est ce que tu veux dire, Edith ?
- Rien de plus que ce que j’ai dit : Rien ne dit qu’elle ne le regrettera pas…
ni toi non plus, d’ailleurs.
- Alors c’est vrai ? On y va pour de bon ?
Mais puisque Claude, ça lui est égal…
- Ne dis donc pas de sottises, Lola. Tu sais très bien qu’il en rêve depuis toujours.
Aller vivre chez mémé, c’est pas la joie. Mais tu feras comme moi : Tu t’en remettras !
- Gérard, j’espère que t’as pas oublié notre petit… arrangement ?
- Ah, parce que… ça tient quand même ?
- Bien sûr que ça tient quand même ! Y a même intérêt que ça tienne !
- T’es fier de toi ? C’est ta faute, si on va là-bas.
- Hé ! Tu pourrais répondre quand je te parle !
Heureusement que tu disais qu’on devait aider maman.
- J’y suis pour rien ! Absolument pour rien.
Tu l’as bien entendue ? Sa décision était déjà prise.
- Ouais-ouais, ça t’arrange de le penser. T’as pas beaucoup insisté.
Du moment que MONSIEUR va à l’université, nous autres on peut bien crever !
- Vava, dessin, Vava
- Agad’, cubes, Vava !
- Nan, agad’ dessin !
- Naaaan, M’ma cubes !
- Maaaamaaaaannn !!!!
- Chuuuttt ! Un peu moins de bruit les enfants. On s’entend plus lire !
- Pasque t’as b’soin d’entendre pour lire, toi ?
T’as pas les yeux en face des trous et les oreilles dans les trous de nez ?
- C’est pas ça, mais… ça va être l’heure du Renard.
- Dessin, M’ma ?
- Ah-mais va falloir t’y faire ! C’est fini de regarder le Renard.
Tu te rappelais pas que les bébés c’était chiants ? Ca va changer tes habitudes.
- Y a qu’à les mettre au lit. Elles devraient être couchées, à c’t’heure.
- Tu vois bien qu’elles z’ont pas sommeil !
- Et alors ? Les petits, c’est comme les bêtes, suffit de les dresser.
Si je me laissais mener par Zorro et Chocolat, ch’tarderais pas à tourner bourrique.
- Tu veux dire… c’est pas déjà fait ?
- Mam, cubes !
- Tiens, regarde-moi ça ! Elles mangent leurs cubes maintenant.
Mais qu’est ce qu’elle attend pour leur donner leur biberon et les coller au lit, ta mère ?
Où elle est passée, d’abord ?
- Est ce que j’sais, moi ? Dans la chambre, avec papa. Où tu veux qu’elle soit ?
- Rha, mais qu’est ce qu’elle attend ? Qu’est ce qu’elle attend ?
Le film va commencer…. Va falloir aller la chercher.
- Fiche-leur la paix ! T’as qu’à le faire toi-même le biberon.
T’es pas palmée que j’sache ?