J/2 : Illusion, tout n'est qu'illusion.
- Bonjour m’man ! C’est qui le taré qu’appelle à six heures du mat’ ?
- Bonjour Lola ! C’était mémé ! Elle voulait parler à ton père.
- ENCORE !! Mais elle va faire que ça !
- A qui le dis-tu ?
- Si seulement elle pouvait se casser une patte ! Tu crois qu’ils ont des hôpitaux, là-bas ?
- Sans doute…. Je sais pas. Moi, tu sais les vacances, j’y suis jamais allée. Je connais pas.
A l’étage du dessous…
-Ha-naaan ! Royco est mort. Pourtant sa mangeoire était pleine.
Qu’est ce qui a bien pu lui arriver ? Fallait peut-être nettoyer sa cage ?
L’a dû choper une maladie. Si Marion s’aperçoit de ça…
Allez hop ! A la poubelle !
- Bonjour môman ! L’est où Royco ?
* Crotte de bique ! Elle a remarqué *
- Heu… ben tu sais, Royco… Tu te rappelles quand il s’est envolé ?
- Il s’est encore sauvé, le coquin ? Mais on va le rattraper comme l’autre fois.
Hein môman ? On va le rattraper !
- Ben… nan, tu vois, je crois pas. Parce que cette fois, il s’est envolé très-très haut.
Il est monté jusqu’au ciel. Je pourrai jamais l’attraper. C’est trop loin.
- Meuh… moi je voudrais qu’on le rattrape !
- Ecoute trésor, c’est pas possible ! Maman va t’en racheter un autre.
- Meuh, ça sera pas mon Royco ! Moi je veux mon Royco !
- Marion, arrête tes caprices ! Ca fera pareil, je te dis ! T’auras qu’à l’appeler Royco.
- Môman elle dit que c’est pareil, mais moi j’sais que c’est pas pareil.
Parce que d’abord, l’autre Royco, c’est tata qui me l’avait donné, d’abord !
* Gary m’a pas rappelée.
Tu t’étais fait des illusions ma pauvre fille ! *
- Ca va m’man ?
- Ah Claude ! Excuse-moi, j’étais perdue dans mes pensées…
Oui-oui, ça va. Pourquoi ça n’irait pas ?
- Ben… je sais pas. T’avais l’air toute chose.
- Nan-nan. Ca va.
- Tiens, Claude, puisque t’es là… l’autre jour en faisant ta chambre…
C’est quoi cet argent que tu planques sous ton lit ?
- Heu… c’est mon salaire, et puis mes primes. Tu te rappelles que je travaille quand même ?
- Oui bien sûr ! Et je sais que tu travailles bien. Tes employeurs l’ont même dit à ton père :
Votre fils est un petit génie, monsieur Alèze. Le digne fils de son père.
- Ah-nan ! J’espère bien pas !
- Quoi ? Ca te fait pas plaisir de savoir qu’ils te considèrent comme un petit génie ?
- Comme un petit génie, je veux bien. Mais le digne fils de son père, pas question !
- Je te trouve bien sévère envers lui.
Reconnais qu’il a toujours donné satisfaction à ses employeurs.
- Tu parles ! Un lèche-bottes de première !
Toujours prêt à faire du rab, à emporter du boulot à la maison…
Manquerait plus qu’il soit mal vu.
- Au fait… tu m’as pas répondu. Tu comptes en faire quoi, de cet argent ?
Il serait pas mieux à la Caisse Vautour ? Il te rapporterait des intérêts.
- Moui… il me rapporterait des clopinettes. T’en fais pas pour ça m’man.
Il va pas faire long feu ici. Je sais déjà comment le dépenser.
- Oh-mais je m’inquiétais pas pour ça !
Je sais bien que vous les jeunes… l’argent vous brûle les doigts, pas vrai ?
- Ah tiens ! Gérard s’est quand même levé ! Je vais pouvoir faire le lit.
- Edith, je tiens à t’annoncer que j’ai changé les petites !
- Les deux ?!
- Oui.
- C’est bien, Gérard ! C’est très bien !
- J’ai pas droit à un petit bisou ?
- Heu…
- Edith ! Un petit bisou ?!
- Mais bien sûr, mon chéri, tu y as droit.
Allez, travaille bien ! Ramène-nous une belle promotion !
On va avoir des frais avec l’anniversaire des petites.
- OUIIII !!! J’ai retrouvé, mon Edith ! Je savais bien que ça durerait pas.
Je me sens… Je suis gonflé, à bloc !