G/7 : Les deux font la paire
- C’est une fille ! Une fiiiillle ! Elle est… elle est magnifique !
Regardez comme elle est belle votre petite sœur, les enfants !
- Magnifique, pff ! Elle ressemble à tous les bébés.
- Ne croies pas ça, Lola. Elle est superbe notre petite Eva.
- Et maintenant ? Y se passe quoi, maintenant ?
Elle va avoir un autre bébé, tata ?
- Un autre... ?
Oh-nooon, pitié ! Tout mais pas ça !
- Des jumeaux ?! Ben c’est complet ! On est dans la merde jusqu’au cou.
- Claude, tiens-moi Eva, viiiiite !
- Ooooh, une autre petite fille ! Quel amour ! Aussi jolie que sa petite soeur !
Celle-là je vais l’appeler Emma… Emma, t’es d’accord Gérard ?
- Papa, il est allé se coucher. Pendant que t’accouchais de la deuxième il est devenu tout blanc et il a failli se trouver mal. Toutes ces émotions, ça l’a tué.
- Et toi, Lola ? Ca va ? Tu tiens le choc ? Je te trouve un peu pâlotte aussi.
- Moi ??
Je… je crois que j’ai pas encore tout capté. On va VRAIMENT en avoir deux ?!
- On ne va pas, y en a deux, regarde bien !
Là, tu vois c’est la petite Emma et dans les bras de Claude…
CLAUDE !! Ca va pas de poser Eva par-terre !
Tu peux bien la tenir cinq minutes, le temps qu’on prépare les berceaux, nan ?
- Et tu les colles où, les berceaux ?!
Je t’avertis, dans ma chambre y a pas de place !
- Lola ?…
- Nan, niet, n’y pense pas, pas question ! Dans la mienne non plus, y a pas de place !
Fallait y penser avant de nous pondre des petites sœurs à la chaîne.
- C’est dommage que tu le prennes comme ça Angèle, parce que…
tu pourras les remercier si jamais on coupe à l’emménagement chez mémé.
- Hein ? Quoi ? Qu’est ce que t’as dit ? On va plus chez mémé ?!
- J’ai dit ça ? Je croyais avoir dit : si jamais.
- Ouais-bon, faut pas rêver non plus.
- Tu les as casées où, au final ?
- Je les ai installées dans notre chambre. J’ai dû sortir le coussin de Souris sur le balcon.
- Ouais ben ça, c’est pas un problème !
Dis m’man, t’as dit ça comme ça, ou tu le pensais vraiment
quand t’as dit qu’on pourrait couper à l’emménagement chez mémé ?
- Nan, c’est une idée qui m’est venue quand j’ai vu qu’il y en avait deux.
Vous connaissez mémé, elle aime pas vraiment l’imprévu….
- Ah-ben, tu parles qu’on la connaît !
Levée à 6 heures, couchée à 8, manger à midi-midi… pas à moins deux hein, attention !
Tain, on jurerait qu’elle a avalé la pendule.
- C’est pas un défaut de respecter les horaires !
Si y avait que vous, les jeunes, on mangerait à n’importe quelle heure.
Moi aussi j’aime bien qu’on soit à table à l’heure des repas !
- Heu… je disais pas ça pour toi, m’man.
- Ben alors, explique ! C’était quoi, le plan ?
- On peut pas vraiment parler de plan. Je m’étais simplement dit
que deux bébés au lieu d’un, ça pourrait lui donner à réfléchir.
Même en s’organisant… ça va changer ses habitudes, forcément.
- Y a pas que les siennes, que ça va changer, j’en ai peur.
- Si je comprends bien… t’as rien trouvé de mieux que de rester les bras croisés
en espérant qu’elle allait changer d’avis. Ben je voudrais pas te détromper,
mais je serais toi, j’y compterais pas trop.
- Pourquoi ?
- Ouais, pourquoi ? Ca se tient ce qu’elle dit.
- Pourquoi ?! Mais parce qu’elle va retrouver son Gérard ! Qu’est ce qu’elle ferait pas pour son petit Gérard ? Z’avez jamais remarqué qu’elle se sent plus quand elle est avec lui ?
Nan-nan, faut trouver autre chose !
- Dis-donc, toi ! J’espère que tu veux vraiment aider maman.
Que c’est pas parce que ça t’arrangerait pour ton plan foireux…
- QUEL plan foireux ?!
- Nan, c’est rien. Un truc débile que je lui ai dit pour la faire marcher.
Et comme elle gobe tout ce que je lui dis…
Si j’avais un plan, c’est pas à elle que je le raconterais, tu penses bien.
Tu vois bien qu’elle sait rien garder.
- C’est sûr ?!
- Meuh-oui, c’est sûr !
Nan-mais si vous voulez pas vous retrouver chez mémé.
Là oui, vous faudrait vraiment un plan.