G/6 : Le sort s’acharne
- Tu rentres déjà, Angèle ?
- Ben… t’avais pas dit cinq minutes ?
- Si-si, c’est bien ce que j’avais dit,
mais je pensais… un petit quart d’heure.
- P’tain, merde, tu pouvais pas le dire ?!
Moi qui me suis grouillée de remonter !
- Ben tu vois quand j’entends ça, je regrette plus de m’être montré si strict.
Heu… tu comptes faire quoi, là ?
- Les mots croisés, pourquoi ? J’ai pas le droit ?
- Oh-mais si ! Mais si t’as le droit ! Seulement…
T’as rien de mieux à faire ? Et tes devoirs ? Ils vont se faire tout seuls ?
- Bon-ben moi, vous m’excuserez, mais je vais me mettre en pyjama,
comme ça sitôt mangé, je pourrai aller me coucher. Je suis U-sée !
- Bonne idée ! Je vais m’y mettre aussi.
On pourra se coucher ensemble, ça m’évitera de te réveiller.
- TAIN, LE CON ! LE CON ! LE CON !
J’aurais pu rester un quart d’heure ! Pouvait pas le dire avant, ce con ?!
* Jai été virée ! C’est pas vrai, j’ai été virée ! Je perds, Claude, je perds mon boulot…
Mais pourquoi ? Pourquoi le sort s’acharne sur moi comme ça ? *
- Tu t’en fous, toi ! T’as la belle vie ! Tu finiras pas en bouillon de volaille, Royco.
Tandis que moi… qu’est ce qui pourrait m’arriver de pire, dis-moi ?
- Qu’est ce que t’as maman, t’as du chagrin ?
C’est à cause des cafards que t’es toute triste ?
- Nan... Oui ! Ecoute, sois gentille, laisse-moi me reposer un peu.
- Je pourrais aller chez tata Edith ?
- Rha, vas-y si tu veux… du moment que je t’aie pas dans les jambes.
- TATAAAA !!
L’est où ma tata ?
- Ah t’es là tat… oh-mais… oh-mais t’allais te coucher tata ?
Oh-ben alors, moi j’a pas de chance, alors !
- Pourquoi t’as pas de chance, Marion ? Dis à tata pourquoi t’as pas de chance.
- Ben… parce que maman aussi, elle est fatiguée et elle veut pas de moi dans ses jambes.
- Tu peux rester manger avec nous si tu veux, on va pas tarder à se mettre à table.
- C’est vrai ?! C’est vrai, je peux rester ? Oh-ben chic, alors !
Je peux rester dans tes jambes ?
- Meuh bien sûr que tu peux rester, ma puce !
Tu sais bien que tu me déranges jamais.
- A TAAAABLE !! Le dîner est servi !
- Le dî… ? C’est toi qui as fait la cuisine, Lola ?
- Pff, pour cuire des spaghettis, pas besoin d’être bien fortiche !
- Ha-nan, mais quand même, c’est gentil ! Tu trouves pas que c’est gentil, Gérard ?
- Moui… faudrait pas que ça remplace les devoirs, quand même !
- Mais… GERARD, GERAAAARRRD !! Je crois que je perds les eaux !
- Oh bon sang ! Tu peux pas te retenir ? Attends au moins que j’appelle le toubib !
- Si tu crois que ça se commande comme ça !
Nan, j’accouche, Gérard, j’accououououche !
- Tata ! Qu’est ce qui se passe tata ? Pourquoi tu cries ?
- Il se passe que le bébé va se pointer.
Fallait bien que ça arrive un jour, hélas !
* Et puis ras le bol de se trimballer toujours les mêmes fringues !
On les a pas achetés pour rien les nouveaux vêtements, quand même ! *