C/7 : Un peu de respect !
- Qu’est ce que tu fais ? T’appelles un taxi ? On prend pas la voiture ?
- Heu… nan, j’appelle ma mère. Lui dire de se préparer.
- Ta mère ?! Ta mère vient avec nous ? Mais je croyais…
je croyais qu’on serait que tous les quatre.
Oh-ben ça change tout ! Chais pas si j’ai bien envie d’y aller.
- C’est l’occasion Edith ! Comme ça elle sera contente, elle arrêtera de se plaindre. Si elle apprend qu’on est allés au restaurant sans elle, elle va en faire un drame. Tu la connais. Après on sera obligés de la réinviter, ça fera double frais.
Allo maman ?!
- Vu sous cet angle, bien sûr… mais ça gâche tout !
- Au restaurant, tu dis ? A cette heure là ?! Ca serait pas mieux dimanche ?
- […]
- Mais-nan, chuis pas jamais contente ! Mais tu sais, à mon âge, sortir le soir…
Y aurait qui ?
- […]
- Ah-bon, que nous alors ?!
- […]
- Mais si ça me fait plaisir de vous voir, c’est pas ça !
C’est juste que j’ai pas souvent l’occasion de voir du monde.
Alors, on fait comment ? Vous passez me prendre ou faut que je sorte la voiture ?
- Celui-la, je vous jure… On les voit pas pendant des semaines et ça leur prend comme une envie de pisser : On t’invite au restaurant. A 9 heures ! En milieu de semaine ! Croyez que ça pouvait pas attendre dimanche ?
* (NDLA : Elle parle tout haut, la vieille. Elle radote, quoi !).
- Zorro, je te confie la maison.
Tâchez de pas faire de bêtises. Je le saurais !
- Zorro-Caramelle-Chocolat, je vous mets des croquettes dans l’entrée.
Essayez de pas vous battre !
- Quand je repense à tous ces cafards… Moooon Dieu !
J’en ai encore la chair de poule.
- Zorro-Chocolat-Caramelle, Vous venez manger ?
Tu viens, Caramelle ? Oh-voui, t’es une bonne mémère, toi.
Où il est encore passé, ce feignant de Chocolat ?
- J’oublie rien ?
- Mais qu’est ce qu’ils fichent ? J’espère qu’ils m’ont pas oubliée.
Ah-nan, les voilà !
- Géraaaard, mon petit Géraaaard, (voix qui tremblote) ça faisait longtemps.
Siiiii longtemps !
- Oui-bon, tu me raconteras ça dans la voiture.
Edith, les enfants, revenez ! Le chauffeur va pas nous attendre !
- Ho, mémé ! Tu peux pas te pousser un peu ? On peut pas monter, nous.
- Ce que vous êtes durs avec moi ! Vous verrez, quand vous aurez mon âge.
Tu montes à côté de moi, Gérard ?
- Viens-là que je t’enlace, mon Gérard.
C’est si gentil de m’avoir invitée. Pourquoi, vous venez jamais me voir ?
- Faut rien exagérer maman. Je suis passé, y a même pas quinze jours.
- Quinze jours ! C’est bien ce que je disais.
Je pourrais être morte à l’heure qu’il est.
- En parlant de ça… t’as pas l’air trop mal. C’est déjà fini ta maladie ?
- Plaisante pas avec ça, Gérard ! Tu sais pas par où je suis passée.
J’ai eu le médecin trois fois. Mais-bon, ça va mieux, Dieu merci !
- Elle a décidé de nous faire chier comme ça toute la soirée, la mémé ? Ca promet !
- ANGELE, ça suffit ! Un peu de respect !
C’est ta grand-mère, elle est âgée. Faudrait voir à pas l’oublier !